La droite nous craint, la Parti socialiste nous snobe, le Parti communiste, Ensemble, le Front de Gauche (défunt) nous regardent de haut, mais cela ne nous empêche pas d'exister et de vous informer. Les partis politiques d'aujourd'hui ont cela en commun : si on ne leur sert pas la soupe, ils nous dénigrent, puis tentent de nous décrédibiliser.
Ainsi, n'étions-nous pas invités au lancement de la campagne de Daniel Dugléry, normal, pas plus qu'à celle de Nicolas Brien, non plus à celle de Sylvain Bourdier qui a pourtant bien profité par le passé des colonnes de regardactu. Tout ce beau monde préfère les ambiances feutrées de la presse classique. Telle n'est pas la vocation de regardactu. Dès le début nous avons fait le choix de produire des analyses, y compris critiques, quand bien même cela devrait nous attirer les foudres des politiques.
Bref, ce mardi 23 mai, le candidat estampillé France Insoumise, Parti Communiste, Ensemble, Front de gauche, front populaire2017 (on n'invente rien) présentait à la presse son arme secrète pour mener campagne sur la deuxième circonscription de l'Allier. Un Kangoo rebaptisé le "Kangoût du bonheur" sur lequel figure l'unique slogan "le goût du bonheur". On est loin du slogan officiel de la France insoumise "La force du peuple" repris majoritairement par les candidat-e-s de la FI.

Un vrai slogan, un message politique fort !
"Le goût du bonheur" est-ce vraiment un terme approprié pour distinguer le programme de la France Insoumise des programmes du PS et de la Droite ? N'importe quel candidat pourrait le reprendre à son compte, tellement l'expression est vidée de tout contenu politique.
Mais le plus surprenant n'est pas là.
Dans la Montagne, le candidat affirme "Nous voulons changer la sociologie de l'Assemblée nationale avec des gens qui savent ce que c'est de se lever tôt", sous-entendu ceux qui travaillent durement. A-t-il pensé une seconde à l'effet que pouvait produire une telle phrase sur celles et ceux qui sont privés d'emploi et que l'on accuse en permanence de faire la grasse matinée, comme s'ils étaient responsables de leur situation ? Non probablement pas. Ce slogan, c'est Sarkozy qui s'en est abondamment servi lors de sa toute première campagne présidentielle avec comme objectif de dresser ceux qui ont un emploi contre ceux qui n'en ont pas. Était-il pertinent de nous resservir une expression aussi démagogique, sans risquer de jeter le trouble dans les esprits de ceux qui se reconnaissent dans un tout autre discours ?
Question démocratie
A Moulins, après "négociation", les candidats de La France Insoumise ont annulé leur candidature, et donc le mouvement porté nationalement par Jean -Luc Mélenchon sera absent de la 1ère circinscription. A Montluçon, les choses se sont passées différemment : les candidats désignés par les groupes majoritaires de la France Insoumise n'ont pas été retenus, malgré tous les efforts qu'ils ont fournis pour l'élection présidentielle avec les bons résultats obtenus. Où est la démocratie et est-ce là le respect apporté aux groupes de soutien ?
Une fois de plus, les partis politiques - dont certains membres ne représentent que quelques individus et d'autres qui se sont vantés de ne pas voter JLM à la présidentielle - se sont emparés de la campagne et expulsé les citoyens qui voulaient se soustraire à leur emprise. Le résultat sera-t-il à la hauteur des attentes de nos concitoyens ? Les vieilles recettes (slogan publicitaire emprunté à la grande distribution, déclarations empruntées à la Droite, programme au rabais) ne sont pas adaptées à l'intensité de la bataille anti-libérale, qui suppose cohérence et efficacité dans l'action, d'autant que l'on mesure bien les intentions délétères d'Emmanuel Macron, fervent défenseur de la Finance internationale et de l'Europe capitaliste.